Tutos, couture et écriture
8 Décembre 2018
L'histoire commence en Aout 2017.
Papa dodu me demande en mariage (ouaaaiiiiiis), j'impose on se met d'accord sur une date, le 1er décembre 2018. Le mariage de Noël qui me fait rêver depuis toujours, avec traineau, vin chaud et surtout, robe de princesse. Complètement inconsciente, je décide en 4 secondes que je vais coudre ladite robe. J'ai déjà un tableau pinterest sur le sujet depuis l'âge de 8 ans.
Le cahier des charges au départ : une robe à manches longues avec un haut en dentelle doublé au corsage mais pas dans le dos et aux manches.
Je voulais une jupe en tulle d'une ampleur moyenne. J'ai commencé par trouver le jupon idéal sur Vinted en janvier (soit un an avant le mariage).
Je suis partie du patron Burda 6776 relevé en 36 (sur le tableau des tailles j'étais entre le 36 et le 38 mais je savais que mon tissu aurait un peu d'élasticité et surtout, j'avais fermement l'intention de bouffer du quinoa pendant les douze prochains mois (edit : j'ai déménagé six mois plus tard à côté d'un kebab, échec cuisant).
Avec l'aide de ma prof de couture, on a repatronné le haut. L'idée était de supprimer les découpes princesses (j'avais peur qu'elles soient trop voyantes avec une dentelle un peu transparente). Nous avons donc collé les pièces côté et la pièce milieu en alignant les repères de taille. L'écart qui se forme entre les pièces en haut une fois basculé forme les nouvelles pinces poitrine. L'écart du bas est gardé en tant que pince, de même pour celui qui se forme quand on accole les pièces dos. Nous avons légèrement retracé les côtés pour que tout corresponde.
Première toile du corsage : miracle. Ca colle pas mal. Mais le tissu choisi pour la toile et moche et n'a aucune élasticité, il y a quand même des petites choses à reprendre (les manches notamment) et le corsage n'est pas doublé, difficile de se projeter.
Début février, j'ai profité d'un déplacement professionnel à Paris pour aller chercher mon tissu. La gastro et une tempête de neige s'étaient invitées aussi, c'est donc avec la tête de Amy Winehouse après sa mort que j'ai franchi les portes du marché Saint Pierre.
J'aurais beaucoup à dire sur le manque de sympathie de la vendeuse du marché Saint Pierre qui n'avait visiblement pas envie de vendre du tissu ce jour là. Elle ne m'a posé aucune question, et me sortait les rouleaux les uns après les autres en lâchant des petits soupirs d'agacement quand je lui demandais de voir autre chose.
Je suis ressortie sous des trombes de neige, j'ai avalé tout ce que mon armoire à pharmacie comptait de smecta périmé et je suis allé chez Reine.
Changement d'ambiance total. La vendeuse était merveilleuse, elle a sorti tous les tissus qui correspondaient à mon projet, a regardé mon fameux tableau pinterest avec attention, m'a laissé le temps de réfléchir sans me mettre la pression et a été de très bon conseil. Je suis repartie avec deux tissus coup de foudre, un tulle rebrodé ivoire et bronze pour servir de base au corsage et une dentelle beaucoup plus chargée pour utiliser les fleurs à rebroder. Il ne restait pas beaucoup du tissu choisi pour le corsage, j'ai pris aussi une longueur de manche de tulle illusion pour éventuellement y couper les manches si nécessaire, et un morceau de doublure pour le devant.
Mi février, j'ai réglé la question des chaussures. Discrètes, élégantes, classiques. Tout moi.
J'ai laissé le projet dormir un peu, en avril j'ai trouvé 8 mètres de tulle ivoire dans des puces couturières, et 6 mètres d'une doublure imitation soie au marché.
Début mai, nous avons patronné une jupe cercle en partant des dimensions de mon jupon.
C'est ensuite que les choses se sont corsées. J'ai fait une deuxième toile avec un tulle à paillette bas de gamme mais visuellement plus proche de mon tissu final, et une doublure en crêpe pour voir ce que ça donnait. Bof bof. Ca baillait sur le côté, à l'encolure devant, les manches étaient trop larges et bien trop courtes. Et surtout, ça n'était pas ma robe.
Le devant une fois doublé ressemblait à un marcel. Papa dodu a dit "super pour une communion" et m'a suggéré de faire sauter la doublure et d'y aller en mode femen.
Conférence téléphonique de crise avec ma soeur, on a pointé ce qui était chouette dans dans la robe (le dos transparent et pour le coup, plutôt bien ajusté, la jupe parfaite). Il a fallu se rendre à l'évidence, la doublure n'était pas une bonne idée. Nous avons voté pour sa suppression pure et simple. Il fallait jouer sur les fleurs rebrodées aux endroits stratégiques pour éviter que la police ne m'arrête pour atteinte à la pudeur.
Finalement, j'ai bien réfléchi et je ne craignais pas une robe over-rebrodée genre patinage artistique, après tout la sobriété n'est pas tout à fait mon genre.
Je me suis lancée dans une troisième toile. J'ai raboté sérieusement les côtés (le tulle premier prix s'était déformé à force d'être maltraité), rallongé et ajusté les manches, et la, pouf, c'était ma robe.
Bon à ce moment là c'était plutôt moi à poil sous du tulle à paillette, les voisins ont passé un mois de mai divertissant.
En juin, j'ai refait une quatrième toile de bustier. J'ai creusé l'encolure, relâché un centimètre sur les pinces devant car "ça faisait des fripures" (petit dodu).
En juillet et en aout, j'ai eu chaud, j'ai déménagé, je suis partie en vacances, j'ai laissé ma toile roulée en boule en position latérale de sécurité dans la housse achetée à cet effet. J'ai commencé à me préparer mentalement pour le round final, et mes cauchemars estivaux ont été à base de trous dans le tulle en rebrodant des fleurs et de robe achetée à la dernière minute sur Vinted.
...To be continued :)