Tutos, couture et écriture
24 Juin 2018
Un jour où j'étais de fort bonne humeur, j'ai décidé de coudre la robe Osaka de la Maison Victor. Dans une version rallongée, car ma bonne humeur est proportionnelle à la longueur de mes poils de jambes.
Une cotonnade du marché trônait dans mon étagère à tissu. Hop, dans la caisse à couture pour être coupée. Scrogneugneu ! Quelle ne fût pas ma déception en la dépliant, elle était faite de plusieurs morceaux cousus les uns entre les autres. Les hasards du marché n'ayant pas raison de ceux de la solidarité, une aimable participante de mon cours de couture avait acheté le même bout sans le même défaut et me le concédât telle Saint Martin coupant son manteau.
Il fallût ensuite relever le patron. Saperlipopette ! La Maison Victor et moi ne parlons diantre pas la même langue. Deux feuilles par patron, des pièces coupées où tout se superpose, des marges de couture différentes selon les pièces, nous sommes en 2018 que diable ! Nous savons faire mieux les mecs ! Ayant lu que le modèle taillait grand (c'est vrai), je coupais en 34 pour mon 36/38 du commerce.
A la réalisation, pas de problème majeur, sinon un montage de ceinture pas des plus pertinents. A l'essayage en revanche, Caramba ! Le doute me prit. Papa Dodu consulté en pleine écriture de thèse oublia son devoir de réserve : "La robe parfaite pour une soirée hippie chez les baleines". Palsembleu ! La moutarde me monta au nez, je repartis au front en me drapant dans ce qui restait de tissu et dans ma dignité cétacée.
Mon tissu était très fluide et léger (logique pour une robe d'été), mais du coup, les poches faisaient gondoler les hanches et donnaient l'impression que j'avais passé l'hiver à piffrer de la raclette. Parbleu ! Je les coupai. Après tout, on a pas besoin de poches quand on a un sac à main.
La ceinture se groupait minablement autour d'un élastique pas assez large, créant une surépaisseur disgracieuse venant rajouter du bourrelet où la nature ne m'en avait point mis. Sacrebleu ! Je la démontai en pestant et je la remplaçai par quatre rangées de smocks.
Et soudain, tout fût grâce. Les smocks se coulaient sur ma taille, le baleineau semblait être parti à jamais vivre sa vie dans l'océan pour laisser sa place à un genre de dauphin bohème chic.
Quelques points à la main sur le décolleté et à mi longueur de jupe furent néanmoins indispensables pour ne pas finir nue à la kermesse de l'école, ce qui auraient assurément constitué une animation plus palpitante que le château gonflable.
Ou pas !