Tutos, couture et écriture
16 Juin 2014
L'été dernier, j'ai reçu de ma tante Valérie un cadeau très précieux : un drap de Buoux. Si tu ne sais pas où est Buoux, clique içi...Buoux, c'était là ou vivait ma grand-mère.
J'avais rangé le drap dans mon placard à reliques, il attendait sagement d'accueillir un enfant assez grand pour succéder aux générations de cousins qui y avaient dormi profondément, après avoir lu à la lumière des lampes aux branchements défiant toutes les normes électriques des livres de la bibliothèque rose recouverts de papier kraft.
Et puis finalement, je n'ai pas attendu...Il fait chaud et Petit-Dodu sue comme un phoque aviné dans sa gigoteuse en molleton. J'ai ressorti le drap du placard...En le dépliant, la pièce s'est remplie de l'odeur du tabac à rouler de ma grand mère, de l'eau de rose qu'elle mettait aux bébés, des pastilles vichy dans un sachet en plastique fermé par un élastique, et le crissement des cigales sur le chemin du cimetière bordé de thym sauvage.
Alors voilà, j'en ai coupé un morceau et j'en ai fait une turbulette.
Et si ma grand mère était toujours de ce monde, je l'aurais appelée pour lui dire. Je n'aurais pas pu en placer une mais elle m'aurait donné des nouvelles de toute la famille. Et, quand elle aurait eu envie de retourner à ses rosiers, son chien, ou aux boules de graisse pour les oiseaux qu'elle fabriquait avec des vieux bas, elle aurait surement raccroché en disant...
"Merci pour ton bon coup de téléphone"...